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Full text of "La gale commune de la pomme de terre"

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PUBLICATION  953 


WPP; 

liiil 


Ill 


AOUT  1958 


MINISTERE  DE  ^AGRICULTURE  DU  CANADA 


LA  GALE  COMMUNE  DE  LA  POMME  DE  TERRE1 
J.L.  Howatt2  et  J.E.  Campbell3 


Gale  commune  de   la  pomme  de  terre 

La  gale  commune  est  repandue  de  par  le  monde  et  elle  est  connue  depuis 
plus  de  cent  ans  tant  en  Europe  qu'en  Amerique.  Le  premier  expose  de  cette 
maladie  a  ete  publie  en  1825.  La  gale  commune  cause  des  pertes  surtout  en  raison 
de  l'abaissement  de  la  categorie  marchande  des  pommes  de  terre.  Bien  que  la 
maladie  ne  semble  pas  prejudiciable  aux  qualites  culinaires,  les  pommes  de  terre 
galeuses  ne  plaisent  pas  au  consommateur  et  occasionnent  du  gaspillage  du  fait 
qu'il  faut  peler  plus  en  profondeur.  Elles  ne  sont  pas  recommandees  pour  la  se- 
ntence, et  elles  sont  plus  exposees  a  la  pourriture  en  entrepot  que  ne  le  sont  les 
tubercules  sains.  Vu  que  des  traces  de  gale  disqualifient  les  pommes  de  terre 
certifiees  pour  la  semence  et  vu  que  les  pommes  de  terre  de  semence  occupent 
une  place  importante  dans  l'industrie  au  Canada,  il  est  clair  que  la  presence  de 
cette  maladie  constitue  un  probleme  d' importance  economique  considerable. 

La  gale  commune  s'attaque  egalement  aux  navets,  aux  betteraves  sucrieres, 
aux  betteraves  de  jardin,  aux  carottes,  aux  panais  et  aux  radis. 


l 


Revision  du  feuillet  no  134  N.S.  par  D.J.  MacLeod  et  H.It.  Hurst. 


^  Laboratoire  de  phytopathologie,  Fredericton,  N.B. 

Laboratoire  du  Service  des  sciences,  Charlottctown,  I.P.E. 


SYMPTOMES 

Les  premiers  sympt6mes  de  la  gale  commune  se  presentent  sous  forme  de 
minuscules  lesions  superficielles  rougedtres  ou  brundtres  sur  les  jeunes  tuber- 
cules.  Les  premieres  lesions  se  forment  generalement  autour  des  lenticelles  ou 
pores  de  respiration.  Les  lesions  s'agran  dissent  ordinairement,  deviennent  plus 
foncees  et  forment  des  regions  galeuses  plutdt  rondes  et  qui  sont  typiques  de  la 
maladie;  ces  gales  peuvent  survenir  isolement  ou  en  groupes  qui  souvent  se  reuni- 
ssent  pour  faire  une  grande  plage  galeuse.  Les  gales  peuvent  varier  depuis  un 
leger  roussissement  de  la  peau  jusqu'd  des  rugosites  liegeuses  prononcees, 
situees  soit  d  la  surface  m$me  du  tubercule,  soit  au-dessus,  soit  au-dessous.  A 
l'humidite,  les  lesions  peuvent  laisser  apparattre  une  moisissure  grisdtre  qui  est 
le  champignon  pathogene  de  la  maladie. 

CAUSE 

On  a  d'abord  pense  qu'une  seule  espece  d'organisme  causait  la  gale  com- 
mune des  pommes  de  terre.  On  reconnaft  maintenant  de  facon  general  e  que  de  nom- 
breuses  especes  d'actinomycetes,  qui  toutes  appartiennent  au  genre  Streptomyces, 
peuvent  causer  la  gale  de  la  pomme  de  terre.  La  plus  importante  de  ces  especes, 
Streptomyces  scabies  (Thaxter)  Waksman  &  Henrici,  a  ete  decrite  pour  la  premiere 
fois  en  1890. 

Les  actinomycetes  constituent  un  groupe  d'organismes  mal  definis  et  qui 
ont  des  caracteres  communs  aux  bacteries  et  aux  champignons.  Ce  sont  les  actino- 
mycetes qui,  frequemnent,  emettent  la  senteur  moisie  ou  terreuse  caracteristique 
d'un  sol  frafchement  laboure  ou  des  composts.  Les  types  parasitaires  qui  causent 
la  gale  de  la  pomme  de  terre  peuvent  vivre  longtemps  dans  le  sol.  lis  forment 
ainsi  une  partie  de  la  flore  microbiologigue  du  sol;  on  les  a  m§me  trouves  dans 
des  sols  vierges. 

L'organisme  de  la  gale  stimule  la  formation  du  li£ge  qui,  a  son  tour,  en- 
trairie  l'epaississement  de  la  base  et  du  pourtour  des  lesions  galeuses.  Les 
jeunes  tubercules  sont  plus  facilement  attaques  que  les  vieux.  L'organisme  de  la 
gale  ne  s'attaque  qu'aux  tubercules  en  croissance,  et  non  d  ceux  qui  sont  en 
entrepot. 

FACTEURS  PREDISPOSANTS 

La  croissance  de  l'organisme  de  la  gale,  et  par  consequent  la  quantite  de 
gale,  depend  en  grand  partie  de  la  nature  et  de  l'abondance  de  la  matiere  orga- 
nique  dans  le  sol,  de  la  reaction  du  sol  et  de  la  presence  d'organismes  antago- 
nistes.  L'humidite,  la  temperature  et  l'aemtion  sont  aussi  de  tres  importants 
facteurs  predisposants.  La  gale  est  plus  abondante  sur  les  tubercules  cultives 
en  sols  sees.  Elle  est  negligeable  dans  les  sols  dont  la  reaction  donne  un  PH  de 
5.2  ou  moins,  mais  elle  peut  causer  de  graves  dommages  dans  les  sols  neutres, 
legerement  acides  ou  legerement  alcalins. 

MOYENS  DE  LUTTE 

On  a  tente  de  tenir  en  echec  la  gale  commune  par  la  prise  de  certaines 
precautions,  par  la  rotation  des  cultures,  et  par  le  traitement  des  semences  et  du 
sol. 

Les  precautions  necessaires  consistent  d  eviter  tout  ce  qui  peut  favoriser 
la  gale.  Le  chaulage  inconsidere  des  champs  de  pommes  de  terre  est  probablement 
la  pratique  qu'il  faut  condamner  le  plus.  Lorsqu'il  faut  chauler,  l'application  de 
la  chaux  doit  se  faire  l'annee  m^me  de  la  recolte,  apres  l'arrachage,  et  le  sol  ne 
doit  pas  £tre  chaule  de  nouveau  avant  que  les  pommes  de  terre  ne  reviennent  dans 
la  rotation,  soit  pour  une  periode  d'au  moins  trois  ans.  L'application,  selon  la 


methode  indiquee,  d'une  demi-tonne  ou  moins  de  pierre  a  chaux  finement  moulue 
est  generalement  la  quantite  maximum  recommandee  pour  la  majorite  des  sols 
moderement    acides. 

Les  producteurs  doivent  s'abstenir  d'ajouter  directement  de  fortes  quanti- 
tes  de  fumier  frais  ou  de  dechets  organiques  aux  sols  d.  pommes  de  terre,  et  ils 
devraient  discontinuer  la  pratigue  d'empiler  et  de  brfller  les  fanes  dans  le  champ, 
ce  qui  peut  produire  des  plages  alcalines  qui  d' ordinaire  favorisent  la  gale. 

La  rotation  des  cultures  est  avantageuse  parce  qu'elle  empe'che  de  planter 
des  pommes  de  terre  sur  le  m£me  sol  deux  annees  consecutives,  pratique  trop 
repandue  et  qui  est  d  deconseiller.  II  y  a  lieu  de  croire  que  dans  la  rotation  cer- 
taines  cultures  peuvent  contribuer  plus  que  d'autres  a  reduire  la  gale,  mais  cette 
question  doit  £tre  etudiee  plus  longuement. 

Dans  le  passe,  on  avait  coutume  de  tradter  les  semences  soit  avec  des 
composes  mercuriels  inorganiques  ou  organiques,  soit  avec  des  solutions  diluees 
de  formaline.  Aucun  de  ces  traitements  chimiques  ne  previent  efficacement  l'in- 
fection  des  pommes  de  terre  en  croissance,  mais  ils  peuvent  detruire  assez  bien 
les  organismes  de  la  gale  situes  plus  ou  moins  superficiellement  sur  les  plantons. 

Le  traitement  du  sol  au  soufre  a  eu  quelque  vogue,  mais  comme  l'emploi 
de  ce  produit  demande  extr£mement  de  precautions  et  une  attention  meticuleuse 
aux  details  techniques,  mieux  vaut  n'y  pas  recourir.  Au  cours  de  ces  dernieres 
annees,  on  a  tendance  a  faire  de  fortes  applications  de  sulfate  d'ammonium  sur 
les  sols  contamines,  en  quantites  depassant  de  beaucoup  les  exigences  de  la 
recolte  de  pommes  de  terre.  Bien  que  cette  mesure  ait  assure  une  certaine  re- 
pression, elle  parait  dispendieuse.  On  recommande  cependant  de  recourir  d  ce  com- 
pose pour  fournir  a  la  culture  de  pommes  de  terre  la  quantite  normale  d'azote  dont 
elle  a  besoin,  specialement  lorsque  les  champs  de  pommes  de  terre  sont  modere^ 
ment   infestes. 

La  facon  la  plus  efficace  de  reprimer  la  gale  commune  est  l'emploi  de 
varietes  de  pommes  de  terre  resistantes  d.la  gale.  Bien  qu'd.  cause  des  conditions 
climatiques  et  de  la  presence  de  races  physiologiques  de  l'organisme  pathogene, 
rette  mesure  puisse  n'eMxe  pas  toujours  satisfaisante,  elle  est  de  beaucoup  su- 
perieure  a  toute  autre  methode  de  lutte. 

Sept  varietes  resistantes  meritent  d'etre  essayees  par  les  producteurs 
qui  eprouvent  des  ennuis  avec  la  gale  commune:  Cherokee,  Menominee,  Ontario, 
Seneca,  Cayuga,  Osage  et  Huron.  La  premiere  de  ces  varietes,  la  Cherokee,  pre- 
sente  cet  avantage  additionnel  d'etre  resistante  d  certaines  races  de  mildiou 
(brfllure  tardive)  et  d'etre  plus  precoce  que  les  autres.  L'Osage  ne  resiste  pas  au 
mildiou,  mais  c'est  un  tubercule  precoce  du  type  Cobbler  aux  yeux  peu  profonds. 
La  Cayuga  et  la  Seneca  sont  un  peu  decevantes  dans  plusieurs  regions  a  cause 
deleurfaiblerendement,  alors  que  l'Ontario  et  la  Menominee  sont  souvent  tardives 
et  encore  vertes  au  moment  de  l'arrachage.  La  Huron  est  une  variete  tardive  dont 
l'emploi  est  indique  dans  les  conditions  favorables  d.la  gale,  en  Ontario.  Seuls 
le  comportemenk  de  la  variete  chez  le  producteur  et  l'accueil  sur  le  marche  deter- 
mineront  si  l'une  ou  l'autre  de  ces  varietes  convient  et  dans  quelle  mesure. 


CAL/BCA  OTTAWA  K1 A  0C5 


3  9073  00202998  3 


EDMOND  CLOUTIER,  C.M.G.,  O.A.,  D.S.P. 
IMPRIMEUR  DE  LA  REINE  ET  CONTROLEUR  DE  LA  PAPETERIE 

OTTAWA,  1958 


N°  de  catalogue  A  43-953F 


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Agriculture  and  Agri-Food  Canada  -  Agriculture  et  Agroalimentaire  Canada 


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